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Troubles cognitifs / Stimulation magnétique transcrânienne - ACTRIMS 2022

Actualités  du congrès américain dédié à la sep 


Les troubles cognitifs dans la sclérose en plaques (SEP) sont rapportés chez 34 % à 65 % des personnes atteintes de SEP. Ils correspondent essentiellement à des difficultés dans la vitesse de traitement de l'information, des problèmes de mémoire, et des difficultés de concentration. Ils seraient prédictifs d’une forme plus agressive de l’affection.

L’étude présentée par IK Penner et collaborateurs (États-Unis et Europe, AAN) a exploré la perception de l’existence de troubles cognitifs à l’aide de questionnaires. Les questionnaires étaient destinés soit à des personnes atteintes de SEP (3 850 de formes rémittentes-récurrentes (RR) et 444 de formes secondairement progressives (SP) ; 68 % femmes ; âge 40,4 ans) soit à des neurologues.
Parmi les 4 294 personnes atteintes de SEP ayant répondu au questionnaire, 62 % (n = 2 643) signalaient des problèmes de concentration (légers pour 36,8 %, modérés pour 18,6 % ou extrêmes pour 6,1 %). La perception des troubles était plus marquée chez les personnes atteintes de la forme secondairement progressive par rapport à celles atteintes de la forme rémittente. Les neurologues ont également répondu à un questionnaire concernant ces mêmes 4 294 personnes atteintes de SEP. Mais ils ont rapporté que seulement 27 % (n = 1 158) d’entre elles avaient un trouble cognitif (léger pour 19,9 %, modéré pour 6,8 % ou grave pour 0,3 %). Ces résultats montrent une discordance sur la perception de la présence de troubles cognitifs entre les neurologues et les patients.

Cette différence observée entre les neurologues et les personnes atteintes de SEP sur leur perception de la présence et de la gravité des troubles cognitifs pourrait expliquer le sentiment d’incompréhension et de ce fait d’insatisfaction. L’utilisation d’outils de dépistage lors de la consultation pourraient aider à une meilleure prise en charge des difficultés cognitives des personnes atteintes de SEP.

 



La stimulation magnétique transcrânienne

La stimulation magnétique transcrânienne répétitive permet de promouvoir la plasticité synaptique, favoriser la libération de neurotransmetteurs ou de facteurs neurotrophiques et même de modifier l’expression de gènes.

L’équipe de L. Leocani (San Raffaele Hospital, Milan) a analysé l’effet de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive couplée à un entraînement physique chez 100 personnes atteintes de SEP progressive ayant conservé des capacités de marche. La technique de stimulation magnétique transcrânienne répétitive utilisée permettait de stimuler plus profondément et d’avoir un effet supérieur sur la motricité des membres inférieurs. L’étude était randomisée et en double aveugle. Le groupe placebo bénéficiait d’une stimulation qui ne pénétrait pas dans le cerveau, mais entrainait les mêmes sensations, permettant ainsi de respecter l’aveugle.

Les patients bénéficiaient de stimulation durant 3 semaines mais l’évaluation des paramètres de marche s’est faite jusqu’à 3 mois. Dès 3 semaines, les performances au test de marche de 6 minutes et sur l’épreuve d’endurance étaient très significativement augmentée pour les patients ayant la stimulation magnétique transcrânienne. Cet effet était majoré dans les semaines suivantes.
Les résultats sur le temps requis pour marcher 10 mètres et sur la spasticité étaient également significativement augmentés. Le pourcentage d’amélioration au test de marche de 6 minutes était aussi différent lors des analyses à 7 et à 15 semaines. Dans le groupe de stimulation magnétique transcrânienne répétitive, 2 patients ont rapporté quelques difficultés transitoires d’équilibre et des céphalées à la fin de la période de stimulation.

Cette étude rigoureuse est encourageante, même s’il faut évaluer d’autres paramètres à évaluer pour en mesurer l’impact sur le moyen et long terme.   

 

Actus de l’ACTRIMS, le congrès américain dédié à la SEP qui s’est tenu en avril 2022.

Dernière mise à jour : 25/07/2024
Appelée SEP ou multiple sclerosis en anglais, la sclérose en plaques est une maladie neurologique qui détruit la gaine de myéline. Qu’elle soit de forme rémittente (à poussées) ou de forme progressive, il n’existe à ce jour aucun traitement curatif de cette affection. La Fondation œuvre depuis 1969 avec ses bénévoles, aux côtés des facultés, de l’INSERM, du CNRS et de différents instituts de recherche médicale, dont l’ICM et Pasteur.