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Recherche : éducation et accès aux traitements de la sclérose en plaques
Accès aux traitements de fond : quels liens avec le niveau d'éducation des patients atteints de sclérose en plaques ?
Pourquoi certaines personnes voient leur sclérose en plaques (SEP) évoluée plus vite que les autres ? C’est une question que se pose de nombreuses personnes touchées par cette maladie.
Plusieurs études ont rapporté un lien entre le statut socio-économique et la progression du handicap lié à la SEP. En effet, chez les personnes atteintes de SEP rémittente (à poussées), un gradient de risque de progression du handicap a été observé après l’apparition de la SEP en fonction du niveau d’éducation. Ce risque était réduit de près de 50 % chez les patients ayant un niveau d’éducation très élevé par rapport aux patients ayant un niveau d’éducation faible. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour expliquer cette observation.
L’objectif de l’étude menée par l’équipe du Pr Emmanuelle Leray (EHESP, Rennes) et financée par France Sclérose en Plaques était de tester l’hypothèse suivante : les différences d’accès aux traitements de fond pourraient expliquer l’association entre le statut socio-économique et la progression du handicap dans la sclérose en plaques.
Pour cela, l’équipe a eu recours aux patients du réseau OFSEP (Observatoire français de la sclérose en plaques) pour lesquels la SEP était apparue entre 1996 et 2014 et âgés de 25 ans ou plus au début de l’étude. Les critères de jugement analysés étaient :
1) le temps écoulé entre le début de la SEP et le premier traitement de fond (quel qu’il soit),
2) le passage à un traitement de haute efficacité et
3) le passage à la forme progressive.
Au total, 7 563 patients ont été inclus dans l’étude. Le pourcentage de patients âgés de moins de 40 ans au début de la maladie et ayant commencé un traitement de fond avant l’âge de 40 ans était significativement plus élevé dans le groupe ayant le niveau d’éducation le plus élevé. Néanmoins, les femmes avaient un temps d'initiation du traitement de fond significativement plus court (5 ans après le début clinique de la SEP) dans les groupes avec un niveau d'éducation moyen à très élevé par rapport au groupe avec un niveau d’éducation faible. En revanche, aucune différence n’a été observée entre le niveau d’éducation et le traitement de fond prescrit.
En conclusion, ces résultats suggèrent que l'association entre le niveau d'éducation et la progression du handicap lié à la SEP ne reflète pas uniquement des pratiques thérapeutiques différentes, en particulier chez les hommes.
Association between education level and access to disease-modifying treatment in patients with multiple sclerosis in France
- Lefort & collaborateurs, France. Multiple Sclerosis journal, décembre 2024.